The French protein self-sufficiency: the role of market incentives and public polices
Alexandre Gohin  1, 2@  , Alice Issanchou  3, *@  
1 : Institut national de la recherche agronomique [Rennes]  (INRA Rennes Bretagne-Normandie)  -  Website
Institut national de la recherche agronomique (INRA)
Domaine de la Motte au Vicomte 35653 Le Rheu -  France
2 : UMR SMART LERECO
Institut National de la Recherche Agronomique - INRA
Rennes -  France
3 : UMR SMART LERECO
Agrocampus Ouest
Rennes -  France
* : Corresponding author

La dépendance protéique française et européenne demeure une problématique d'actualité qui impacte en premier lieu les régions d'élevages, telles que la Bretagne et les Pays de la Loire. Un autre « plan protéines » devrait être proposé pour la période 2021-2027. La production de protéines végétales a des impacts environnementaux positifs (réduction d'intrants, rotations plus longues) et la culture de protéagineux est encouragée dans la PAC via des instruments incitatifs. Toutefois un autre levier émerge qui pourrait durablement favoriser la production de protéines végétales en France et en Europe : la demande des consommateurs pour des produits durables et de qualité, sans OGM et la réorganisation des filières pour répondre à cette demande. Cette problématique mobilise ainsi des aspects d'offre et de demande, ce qui requiert une analyse globale des filières agricoles et agroalimentaires. Nous proposons dans cet article de mesurer les impacts de différents leviers d'amélioration de l'indépendance protéique en utilisant un modèle d'équilibre général calculable (EGC). Un tel modèle nous permet de considérer à la fois les consommateurs, les producteurs, mais aussi les transformateurs et les distributeurs. C'est un modèle statique en concurrence pure et parfaite avec deux originalités : un important niveau de détail des filières agricoles et agroalimentaires et une spécification des comportements des producteurs flexible et régulier. Nous simulons deux scénarios : l'un mettant en oeuvre une subvention sur le soja, le pois et la féverole, l'autre illustrant une réorganisation des filières en faveur des produits sans OGM via une baisse des marges de la grande distribution sur ces produits. Nos résultats montrent que dans le scénario de l'initiative privé, la demande des consommateurs pour les viandes non OGM augmente, de même que la production et l'exportation de ces produits. Toutefois, seule, l'initiative privée n'a pas ou peu d'impacts sur la production végétale et induit une diminution des importations de tourteaux de soja OGM. A contrario, le scénario de politiques publiques a un impact plus important sur les productions végétales, avec une augmentation de la production du soja non OGM, de pois et de féverole. Si dans ce scénario il y a des baisses plus significatives des importations de graines de soja non OGM et OGM, la baisse des importations de tourteaux de soja est faible (-1.8%), avec de surcroît une perte du bien-être économique.


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